Anaïs, ma petite SDF
"T’aurais pas à manger, j'ai faim" C'est à peu près ainsi qu'Anaïs m'apostropha au pied de mon immeuble. "Hé ! J'te parle, t'aurais pas à manger j'ai faim" On était début juin. J'étais descendu pour essayer de comprendre quelle pouvait être la cause de la coupure de courant qui avait touché notre ensemble immobilier en nous plongeant dans le noir. Une odeur de plastique brûlé me piquait un peu les narines, une sirène de pompier agonisait et un camion de REDF lançait des éclairs bleus depuis son toit. La scène était irréelle et tous se pressaient pour connaître la cause, se rassurer et rassurer ses proches. La peur nous tenait à distance sauf Anaïs qui avait l'habitude de côtoyer la rue et ses dangers. La foule des badauds, les pompiers, la police, rien de cela ne l'inquiétait. La rue, elle connaissait. Elle connaissait tous ses risques et tous ses mystères. La règle de survie était toujours la même : "Se méfier de tout et tout le monde, et toujours analyser la situation". Elle était assise au bord du trottoir entre deux voitures et attendait. Elle regardait fixement dans la direction du "sinistre" qui avait occasionné cette effervescence et tous ses sens étaient en activité et ma présence quoique discrète l'avait alertée. Au bout de quelques minutes, elle se retourna, leva la tête vers moi et me fixa. Je ne représentais pas un danger, elle le savait. Je l'avais déjà vu auparavant et elle aussi m'avait remarqué. Le regard braqué sur moi, elle me dévisageait, me jaugeait, m'analysait. C'en était gênant. "T'aurais pas à manger, j'ai faim" "Pardon, c'est à moi que tu parles ?" "Hé ! J'te parle, t'aurais pas à manger j'ai faim" J'étais pris au dépourvu par son outrecuidance et sa désinvolture. C'est sa grâce et sa féminité qui avait fait que je m'étais plus d'une fois retourné sur son passage. J'aimais sa démarche féline. Je n'ai jamais pensé qu'elle pouvait avoir faim, enfin qu'elle n'ait pas mangé à cette heure de la nuit. Un peu lourdaud je répondis "Oui, viens". "J'te suis." Son allure était désinvolte. Arrivés devant la porte de mon immeuble, je lui demandais de m'attendre. Je montais rapidement les quatre étages, expliquais à mon épouse ce qui se passait, préparais un encas à Anaïs et redescendais. J'avais peur qu'elle soit partie. Impatiente, sauvage, fille des rues, fille du vent, fantôme de la nuit invisible le jour, elle m'attendait. "Je n'ai que ça à te proposer". Elle s'approcha, regarda ce que je lui proposais et trouva ça à son goût. Elle me désigna un coin tranquille. Je la suivais dans le renfoncement d'une petite cour, à l'ombre des réverbères de la rue, à l'abri sous un balcon. Je ne savais pas qu'une grande aventure venait de naître entre nous et que nous passerions des heures dans ce lieu à nous raconter des secrets pendant plusieurs mois. Elle était un mystère pour moi. Une voisine m'expliqua qu'elle était maman de deux enfants mais qu'ils avaient été placés dans des familles d'accueil. La rue n'est pas facile pour des enfants. Je me rappelais l'avoir vu au printemps de l'année précédente avec deux enfants et je me posais souvent la question de savoir comment elle faisait pour se nourrir et nourrir sa famille. J'avais cru reconnaître dans une brute qui rôdait dans le quartier son compagnon et peut-être le père de ses enfants mais je n'en avais aucune certitude. Nous avions mis au point un code de reconnaissance. Vers 10 heures du soir, quand la nuit était là, j'allais à la fenêtre et lançais un petit sifflement très discret mais très audible pour celle qui l'attendait. J'attendais avec un brin d'anxiété qu'elle me réponde. Plus sa réponse tardait et plus le doute grandissait. La peur qu'elle ne veuille plus de moi, un problème de santé, une bagarre entre filles, etc. Et soudain elle répondait. Elle répondait toujours par des "J’suis là-J'suis là" et des "J'arrive-J'arrive" Quelques fois il me semblait entendre des "Du calme-Du calme". Chaque soir, c'était un soulagement de savoir qu'elle allait bien. C'était fou. Il y avait encore quelques jours, je ne savais rien d'elle. Je ne pensais jamais à elle, je ne me faisais aucun souci pour elle et en l'espace de quelques heures, elle pénétrait ma vie. Je dévalais rapidement les escaliers en faisant bien attention à ne pas renverser sa nourriture. J'avais toujours peur que son impatience l'emporte sur sa faim et qu'elle reparte. Il n'y avait rien d'autre que de la tendresse dans notre relation, mais je sentais que mon épouse n'approuvait pas toujours mes sorties nocturnes. Nos plus longues soirées durèrent plus de deux heures. Ce furent des heures de rires, de palabres, d'échanges de sentiments, de trucs entre nous que nous seuls pouvions comprendre. Juillet et Août furent des mois très chaud. Quelques voisines avaient aperçu nos rencontres et quelques fois venaient dans "notre" cours sous "notre" balcon pour faire la causette avec nous et apporter quelques gâteries. Anaïs ne voulait jamais montrer son attachement et faisait l'indifférente à mon égard dès que quelqu'un venait. Elle s'éloignait d'un bon mètre, ne me touchait plus, ne me regardait plus jusqu'à m'ignorer. Au début je comprenais mal la chose. Je voulais que tout le monde soit au courant de notre bonheur, mais elle, sans doute pudique, malgré la rue, ne voulait rien montrer. Elle aimait parader. Il fallait qu'on la remarque, qu'on lui fasse des compliments sur sa robe et sur son port altier. Elle mangeait avec grâce, mais surveillait d'un œil que personne ne s'approche. Dans la rue, rien ne t'appartient vraiment. Celui qui peut prendre prendra, que ce soit par la ruse ou par la force. Elle avait confiance en moi, mais je sentais qu'elle ne voulait pas laisser son destin dans mes mains. Certains soirs nous changions de point de rencontre et c'est dans le bois tout proche que nous allions. Anaïs avait trouvé un grand carton que les enfants avaient laissé. Nous nous couchions l'un contre l'autre. Nous restions plusieurs minutes ainsi sans rien dire, juste à écouter la vie. A travers les arbres, je regardais les étoiles. Anaïs se levait d'un bond, courrait dans les sentiers éclairés par la lune, et jouait à se faire peur avec les bras de sorcières qui dépassaient des troncs. Elle aurait voulu que je devienne comme elle, un être de la nuit. Mais je vivais le jour et j'avais du mal à lui faire comprendre qu'il fallait que je rentre. De ma fenêtre avant d'aller me coucher, je la regardais qui flânait dans l'obscurité. Et je m'endormais en pensant à elle. Sera-t-elle là demain soir? L'automne arriva avec ses petites pluies et ses nuits plus fraîches. Anaïs devait passer à travers les gouttes. Elle n'était pratiquement jamais mouillée. Nous allions sous le balcon et quand le vent soufflait nous nous blottissions l'un contre l'autre. Il arrivait à Anaïs de trembler. Je trouvais qu'elle était peu couverte mais elle, insouciante, semblait s'en moquer. Des ombres passaient dans la nuit sans se douter que nous étions là. Dès que quelqu'un arrivait, nous ne bougions plus et attendions. Une jeune black agressive venait nous rejoindre et je devais faire la police entre elle et Anaïs. J'avais l'impression qu'un contentieux amoureux ou quelque chose comme ça était la cause de cette querelle. Ce n'était pas une vraie fille de la rue, mais juste une petite bourgeoise qui aimait jouer les dures la nuit. Je lui faisais comprendre qu'il ne fallait pas approcher Anaïs sans en subir des conséquences de ma part. Elle me regardait avec des dédains en nous lançant un "Salut les amoureux". Anaïs me regardait sans comprendre. Comme mes voisines, je me demandais ce que ferai Anaïs cette hiver. Je savais que cet été, elle avait squatté des caves et des abris sans confort. L'hiver approchait, le froid se faisait de plus en plus mordant. Un soir je partis à sa recherche pendant plus de deux heures sans succès. Tous mes appels restèrent vains. Il pleuvait depuis trois jours et l'humidité associée au froid devenait un danger pour Anaïs. Mon épouse me rassura en me disant que ce n'était pas le premier hiver qu'Anaïs passait dehors et elle avait raison. Le lendemain soir je dus me faire une raison, Anaïs n'était plus là. Je ne savais pas si elle en avait eu marre de moi, si de nouvelles aventures l'avaient emportée plus loin ou si... Je ne pouvais me résoudre à ça. Près d'une semaine avait passée. J'ouvrais ma boîte aux lettres quand je vis un mot : "Monsieur, La semaine dernière je suis rentrée tard et j'ai trouvé sous la pluie et le vent Anaïs devant la porte de l'immeuble, elle a bien voulu rentrer chez moi. Le lendemain matin, j'ai voulu la faire sortir mais elle n'a pas voulu... Je l'ai donc laissé chez moi. Elle va très bien et est vraiment très gentille. Je suis montée deux fois chez vous, la semaine dernière pour vous en informer mais il n'y avait personne. Je sais que vous aimez beaucoup Anaïs et j'espère que vous ne m'en voudrez pas de l'avoir adoptée " J'étais content de la savoir en vie, content qu'elle ait trouvé un foyer et égoïstement déçu qu'elle ne soit plus avec moi, mais c'est mieux ainsi. Quand je rentre tard le soir, je vois Anaïs sur son balcon pas très loin de " notre "balcon. Nous nous regardons comme des "ex " qui n'ont plus rien à se dire. J'ai voulu la revoir mais elle s'est cachée. Elle a peur de retourner dans la rue. Elle a grossi, mais il faut dire qu'elle est très gâtée et que sa "maman" d'adoption est peut-être trop gentille. C'est ce qu'on appelle une "mère chatte". Oh mais j'ai oublié de vous préciser depuis le début qu'Anaïs est une jolie petite chatte à la robe blanche avec deux taches noires. JM Le Braz 2005 Metz Les nouvelles de JM sont ici
Anaïs, ma petite SDF
"T’aurais pas à manger, j'ai faim" C'est à peu près ainsi qu'Anaïs m'apostropha au pied de mon immeuble. "Hé ! J'te parle, t'aurais pas à manger j'ai faim" On était début juin. J'étais descendu pour essayer de comprendre quelle pouvait être la cause de la coupure de courant qui avait touché notre ensemble immobilier en nous plongeant dans le noir. Une odeur de plastique brûlé me piquait un peu les narines, une sirène de pompier agonisait et un camion de REDF lançait des éclairs bleus depuis son toit. La scène était irréelle et tous se pressaient pour connaître la cause, se rassurer et rassurer ses proches. La peur nous tenait à distance sauf Anaïs qui avait l'habitude de côtoyer la rue et ses dangers. La foule des badauds, les pompiers, la police, rien de cela ne l'inquiétait. La rue, elle connaissait. Elle connaissait tous ses risques et tous ses mystères. La règle de survie était toujours la même : "Se méfier de tout et tout le monde, et toujours analyser la situation". Elle était assise au bord du trottoir entre deux voitures et attendait. Elle regardait fixement dans la direction du "sinistre" qui avait occasionné cette effervescence et tous ses sens étaient en activité et ma présence quoique discrète l'avait alertée. Au bout de quelques minutes, elle se retourna, leva la tête vers moi et me fixa. Je ne représentais pas un danger, elle le savait. Je l'avais déjà vu auparavant et elle aussi m'avait remarqué. Le regard braqué sur moi, elle me dévisageait, me jaugeait, m'analysait. C'en était gênant. "T'aurais pas à manger, j'ai faim" "Pardon, c'est à moi que tu parles ?" "Hé ! J'te parle, t'aurais pas à manger j'ai faim" J'étais pris au dépourvu par son outrecuidance et sa désinvolture. C'est sa grâce et sa féminité qui avait fait que je m'étais plus d'une fois retourné sur son passage. J'aimais sa démarche féline. Je n'ai jamais pensé qu'elle pouvait avoir faim, enfin qu'elle n'ait pas mangé à cette heure de la nuit. Un peu lourdaud je répondis "Oui, viens". "J'te suis." Son allure était désinvolte. Arrivés devant la porte de mon immeuble, je lui demandais de m'attendre. Je montais rapidement les quatre étages, expliquais à mon épouse ce qui se passait, préparais un encas à Anaïs et redescendais. J'avais peur qu'elle soit partie. Impatiente, sauvage, fille des rues, fille du vent, fantôme de la nuit invisible le jour, elle m'attendait. "Je n'ai que ça à te proposer". Elle s'approcha, regarda ce que je lui proposais et trouva ça à son goût. Elle me désigna un coin tranquille. Je la suivais dans le renfoncement d'une petite cour, à l'ombre des réverbères de la rue, à l'abri sous un balcon. Je ne savais pas qu'une grande aventure venait de naître entre nous et que nous passerions des heures dans ce lieu à nous raconter des secrets pendant plusieurs mois. Elle était un mystère pour moi. Une voisine m'expliqua qu'elle était maman de deux enfants mais qu'ils avaient été placés dans des familles d'accueil. La rue n'est pas facile pour des enfants. Je me rappelais l'avoir vu au printemps de l'année précédente avec deux enfants et je me posais souvent la question de savoir comment elle faisait pour se nourrir et nourrir sa famille. J'avais cru reconnaître dans une brute qui rôdait dans le quartier son compagnon et peut-être le père de ses enfants mais je n'en avais aucune certitude. Nous avions mis au point un code de reconnaissance. Vers 10 heures du soir, quand la nuit était là, j'allais à la fenêtre et lançais un petit sifflement très discret mais très audible pour celle qui l'attendait. J'attendais avec un brin d'anxiété qu'elle me réponde. Plus sa réponse tardait et plus le doute grandissait. La peur qu'elle ne veuille plus de moi, un problème de santé, une bagarre entre filles, etc. Et soudain elle répondait. Elle répondait toujours par des "J’suis là-J'suis là" et des "J'arrive-J'arrive" Quelques fois il me semblait entendre des "Du calme-Du calme". Chaque soir, c'était un soulagement de savoir qu'elle allait bien. C'était fou. Il y avait encore quelques jours, je ne savais rien d'elle. Je ne pensais jamais à elle, je ne me faisais aucun souci pour elle et en l'espace de quelques heures, elle pénétrait ma vie. Je dévalais rapidement les escaliers en faisant bien attention à ne pas renverser sa nourriture. J'avais toujours peur que son impatience l'emporte sur sa faim et qu'elle reparte. Il n'y avait rien d'autre que de la tendresse dans notre relation, mais je sentais que mon épouse n'approuvait pas toujours mes sorties nocturnes. Nos plus longues soirées durèrent plus de deux heures. Ce furent des heures de rires, de palabres, d'échanges de sentiments, de trucs entre nous que nous seuls pouvions comprendre. Juillet et Août furent des mois très chaud. Quelques voisines avaient aperçu nos rencontres et quelques fois venaient dans "notre" cours sous "notre" balcon pour faire la causette avec nous et apporter quelques gâteries. Anaïs ne voulait jamais montrer son attachement et faisait l'indifférente à mon égard dès que quelqu'un venait. Elle s'éloignait d'un bon mètre, ne me touchait plus, ne me regardait plus jusqu'à m'ignorer. Au début je comprenais mal la chose. Je voulais que tout le monde soit au courant de notre bonheur, mais elle, sans doute pudique, malgré la rue, ne voulait rien montrer. Elle aimait parader. Il fallait qu'on la remarque, qu'on lui fasse des compliments sur sa robe et sur son port altier. Elle mangeait avec grâce, mais surveillait d'un œil que personne ne s'approche. Dans la rue, rien ne t'appartient vraiment. Celui qui peut prendre prendra, que ce soit par la ruse ou par la force. Elle avait confiance en moi, mais je sentais qu'elle ne voulait pas laisser son destin dans mes mains. Certains soirs nous changions de point de rencontre et c'est dans le bois tout proche que nous allions. Anaïs avait trouvé un grand carton que les enfants avaient laissé. Nous nous couchions l'un contre l'autre. Nous restions plusieurs minutes ainsi sans rien dire, juste à écouter la vie. A travers les arbres, je regardais les étoiles. Anaïs se levait d'un bond, courrait dans les sentiers éclairés par la lune, et jouait à se faire peur avec les bras de sorcières qui dépassaient des troncs. Elle aurait voulu que je devienne comme elle, un être de la nuit. Mais je vivais le jour et j'avais du mal à lui faire comprendre qu'il fallait que je rentre. De ma fenêtre avant d'aller me coucher, je la regardais qui flânait dans l'obscurité. Et je m'endormais en pensant à elle. Sera-t-elle là demain soir? L'automne arriva avec ses petites pluies et ses nuits plus fraîches. Anaïs devait passer à travers les gouttes. Elle n'était pratiquement jamais mouillée. Nous allions sous le balcon et quand le vent soufflait nous nous blottissions l'un contre l'autre. Il arrivait à Anaïs de trembler. Je trouvais qu'elle était peu couverte mais elle, insouciante, semblait s'en moquer. Des ombres passaient dans la nuit sans se douter que nous étions là. Dès que quelqu'un arrivait, nous ne bougions plus et attendions. Une jeune black agressive venait nous rejoindre et je devais faire la police entre elle et Anaïs. J'avais l'impression qu'un contentieux amoureux ou quelque chose comme ça était la cause de cette querelle. Ce n'était pas une vraie fille de la rue, mais juste une petite bourgeoise qui aimait jouer les dures la nuit. Je lui faisais comprendre qu'il ne fallait pas approcher Anaïs sans en subir des conséquences de ma part. Elle me regardait avec des dédains en nous lançant un "Salut les amoureux". Anaïs me regardait sans comprendre. Comme mes voisines, je me demandais ce que ferai Anaïs cette hiver. Je savais que cet été, elle avait squatté des caves et des abris sans confort. L'hiver approchait, le froid se faisait de plus en plus mordant. Un soir je partis à sa recherche pendant plus de deux heures sans succès. Tous mes appels restèrent vains. Il pleuvait depuis trois jours et l'humidité associée au froid devenait un danger pour Anaïs. Mon épouse me rassura en me disant que ce n'était pas le premier hiver qu'Anaïs passait dehors et elle avait raison. Le lendemain soir je dus me faire une raison, Anaïs n'était plus là. Je ne savais pas si elle en avait eu marre de moi, si de nouvelles aventures l'avaient emportée plus loin ou si... Je ne pouvais me résoudre à ça. Près d'une semaine avait passée. J'ouvrais ma boîte aux lettres quand je vis un mot : "Monsieur, La semaine dernière je suis rentrée tard et j'ai trouvé sous la pluie et le vent Anaïs devant la porte de l'immeuble, elle a bien voulu rentrer chez moi. Le lendemain matin, j'ai voulu la faire sortir mais elle n'a pas voulu... Je l'ai donc laissé chez moi. Elle va très bien et est vraiment très gentille. Je suis montée deux fois chez vous, la semaine dernière pour vous en informer mais il n'y avait personne. Je sais que vous aimez beaucoup Anaïs et j'espère que vous ne m'en voudrez pas de l'avoir adoptée " J'étais content de la savoir en vie, content qu'elle ait trouvé un foyer et égoïstement déçu qu'elle ne soit plus avec moi, mais c'est mieux ainsi. Quand je rentre tard le soir, je vois Anaïs sur son balcon pas très loin de " notre "balcon. Nous nous regardons comme des "ex " qui n'ont plus rien à se dire. J'ai voulu la revoir mais elle s'est cachée. Elle a peur de retourner dans la rue. Elle a grossi, mais il faut dire qu'elle est très gâtée et que sa "maman" d'adoption est peut-être trop gentille. C'est ce qu'on appelle une "mère chatte". Oh mais j'ai oublié de vous préciser depuis le début qu'Anaïs est une jolie petite chatte à la robe blanche avec deux taches noires. JM Le Braz 2005 Metz Les nouvelles de JM sont ici